« J’suis un connard, sûrement le mec le plus nul qui existe, mais je lui donnerai le monde si elle me le demandait. » Maxence

« Max, pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu as volé ? » Je soupire puis fais un signe à Enzo, mon petit frère de 10 ans pour qu’il vienne s’assoir à mes côtés. « Appelle Hugo, je veux lui parler aussi » Il s’exécute et appelle son frère jumeau qui vient s’installer sur un de mes genou. « Ecoutez les garçons, ce que j’ai fait c’est mal. Je ne veux pas que vous fassiez pareil. J’ai fait ça pour aider maman c’est tout. Surtout ne faites jamais ce que j’ai fait. Je vous promets que tout va aller mieux mais il ne faut parler de ça à personne. Promis ? » Je regarde mes frères hésitants. Je souris. « Parole de Lancaster ? » Ils sourient à leur tour puis serrent l’un après l’autre mon petit doigt.

J’avais 17 ans quand je leur ai parlé. Cela faisait déjà 5 ans que je volais les marchands du coin pour pouvoir nourrir ma mère et mes deux jeunes frères. On ne peut pas dire que j’ai eu une enfance joyeuse. Pourtant ma mère s’efforçait de travailler pour que personne ne manque de rien. J’ai connu la solidarité, les bonheurs et plaisirs simples. Je me fichais des autres. J’allais à l’école comme tout le monde, j’avais des amis comme tout le monde. Je n’avais peut être pas de vêtements de marque ou autre mais je vivais bien, c’est ce qui m’importait à l’époque.

Malheureusement, les choses se sont compliquées. A mes 7 ans, ma mère, qui s’était trouvé un nouveau compagnon après le départ de mon père avant ma naissance, a donné naissance à deux petits jumeaux. Hugo et Enzo. Deux petits rayons de soleil. Mais aussi deux bouches de plus à nourrir. J’ai commencé à voler sans m’en rendre vraiment compte. Au départ, les commerçants me donnaient des pommes, du fromage ou du pain, mais un jour je suis allé me servir tout seul. Et ça a continué, encore et encore.

Mais j’ai du quitter le cocon familial pour partir au lycée. Et oui, le temps était venu pour moi de commencer des études plus « sérieuses ». Pourtant, je n’ai pas arrêté mes bêtises. Les vols étaient devenus une habitude pour moi. Alors j’ai continué. C’était du perfectionnement pour moi. J’en avais déjà tellement fait.

Pourtant, quand j’ai croisé le regard de cette fille, j’ai voulu tout stopper. Alors qu’avant, rien ne pouvait m’empêcher de voler. Elle était si belle, si attirante. Le genre de fille de multimilliardaire qui ne t’adresse un regard que pour se foutre de toi. Et pourtant, son regard à elle, s’est posé sur moi. Un coup de foudre. Une évidence. Cliché vous allez me dire. Peut être, mais c’était le début de notre histoire.

Et elle durait cette histoire. Je me sentais tellement bien avec elle, je me sentais vivre réellement. Je n’avais pas besoin d’être quelqu’un d’autre. Pas besoin de voler ou autre pour me rendre intéressant à ses yeux. J’étais déjà ce qu’elle désirait. Et elle était aussi ce que moi je désirais. Je me fichais de sa fortune, tout ce que je voulais c’était elle. Etre avec elle, l’embrasser, rigoler. Ma mère, Hugo et Enzo l’adoraient. Et réciproquement. Mais moi, je n’ai jamais pu rencontrer ses parents. Trop de différences socialement parlant, ils n’ont pas voulu de moi et on tout fait pour nous séparer. Au départ, on réussissait toujours à se voir. Fugues d’un côté, mensonge de l’autre, tout y passait. Et ça fonctionnait. Notre amour n’en était que plus fort.

Et puis un jour, ça nous est tombé dessus. La séparation, la distance. Aylinn a été envoyée en France, en pensionnat pour ses études. Mon monde s’est effondré. J’ai perdu un de mes repères. Grâce à sa meilleure amie, je pouvais avoir des conversations avec elle. Par skype, par messages et autres. Le décalage horaire n’avait pas raison de nous. Je voulais même la rejoindre à Paris. Pour qu’on aille à l’étranger tout les deux. Pour pouvoir vivre notre amour sans crainte aux yeux des autres.

Et bim, un autre coup dans la figure. Les policiers ont débarqué chez moi. « Monsieur Lancaster, vous êtes en état d’arrestation pour harcèlement envers Aylinn Waldorf. » Hallucination. Je n’y croyais pas. Comment avait-elle pu me faire ça.. J’ai rapidement compris que la décision ne venait pas d’elle mais bel et bien de ses parents. Ils avaient eu vent de notre relation à distance et voulaient absolument que l’on coupe les ponts.

J’ai passé 4 ans dans cette foutue prison, sans issue ni preuve que je n’avais rien fait. Ma mère, mon avocat, mes proches, ils ont tous essayé de me faire sortir. J’ai revu la lumière au bout d’un moment. Il y a quelques mois seulement. Désormais, j’ai envie de vivre. De vivre vite les 4 ans que j’ai passé enfermé. Je veux profiter, je veux m’amuser. Mais avant tout, je veux retrouver Aylinn.